Constantin Ier le Grand

Petrone Maxime

455
Petrone Maxime
(Petronius Anicius Maximus)

En cette belle année 455, le catastrophique empereur Valentinien III accumulait les gaffes.

Déjà, par pure jalousie, il avait fait assassiner Aetius, le vainqueur d’Attila, privant ainsi l’Empire romain de son meilleur général et dernier défenseur. Mais il ne s’arrêta pas là ! Il ne trouva rien de mieux que de violer la femme du sénateur Pétrone Maxime, l’un des personnages les plus importants de l’Empire.

Ivre de vengeance, le mari bafoué se ligua avec tous les mécontents (ils étaient nombreux) qui massacrèrent l’empereur pendant qu’il assistait à des courses de char.

Comme l’écrit naïvement Edward Gibbon (Histoire du Déclin et de la Chute de l’Empire romain, vol. 1, chap. XXXVI) : « Un philosophe aurait pu réfléchir que la chasteté de sa femme était intacte, si sa résistance avait été sincère, et que rien ne pouvait la lui rendre, en supposant qu’elle eût consenti au désir de son corrupteur. Un patriote aurait hésité à se plonger lui-même et son pays dans les calamités qui devaient être les suites inévitables de l’extinction de la maison impériale. Maxime négligea imprudemment ces considérations ».

Poussant même la vengeance à son comble, Pétrone Maxime, devenu empereur, viola sauvagement la veuve de Valentinien III. On profitera de cette occasion pour remarquer que, même si l’évangélisation des élites avait encore quelques progrès à accomplir, le christianisme triomphant avait du moins déjà inculqué aux dirigeants romains le noble concept biblique : »Œil pour œil, dent pour dent, fesse pour fesse »…

Dans ce panier de crabes qu’était devenu l’Empire, il se trouvait cependant encore une personne peu disposée à « tendre l’autre joue », c’était l’impératrice Eudoxie, madame-veuve Valentinien III pour l’État Civil. En effet, cette Eudoxie, n’était pas une quelconque pouffiasse toute disposée à éponger la libido d’un criminel, mais bien la propre fille de l’empereur d’Orient Théodose II, rien que ça ! C’est donc peu de dire que son amour-propre n’avait guère apprécié l’étreinte brutale que lui avait imposée le nouveau maître de l’Empire d’Occident, le meurtrier de son cher Valentinien, bref, ce salaud de Pétrone Maxime.

Pour venger son honneur bafoué et assouvir sa soif de vengeance, elle se tourna vers les Vandales de Genséric qui ne demandaient qu’une occasion pour étrenner leur toute nouvelle flotte de guerre.

Prenant prétexte de l’appel à l’aide de la veuve outragée, Genséric remplit ses galères de féroces Barbares (des Vandales, des Alains et des Maures), leur fit traverser la Méditerranée et accoster au port d’Ostie, devant Rome.

L’empereur Pétrone Maxime, épouvanté de l’irruption de ces sauvages, ne songea qu’à prendre la poudre d’escampette. Comme il s’apprêtait à quitter la Ville en catimini, la foule romaine, révoltée de son incurie et indignée de sa couardise, l’écharpa littéralement, jetant dans le Tibre ce qui restait de sa dépouille sanguinolente (2 juin 455).