Constantin Ier le Grand

Majorien

457 – 461
Majorien
(Flavius Julius Valerius Majorianus)

« Le successeur d’Avitus présente la découverte heureuse d’un caractère héroïque tel qu’on en voit naître quelquefois dans les siècles corrompus pour rétablir l’honneur de l’espèce humaine » (Gibbon, Histoire du Déclin…, vol. 1, chap. XXXVI).

Ancien officier, puis adversaire du patrice Aetius, Majorien était un ami de Ricimer, le général Suève qui, en fait, gouvernait l’Italie à cette époque. C’est grâce à ce dernier qu’il fut nommé empereur, quelques mois après l’éviction d’Avitus et après qu’il eut, en personne, repoussé les Alamans qui s’étaient aventurés en Rhétie (Haute-Autriche).

Faut-il accorder foi aux panégyristes de son temps qui considérèrent Majorien comme l’un des meilleurs souverains qui ait jamais dirigé l’Empire ? Cela paraît fort exagéré ! En fait, même s’il est probable que Majorien tenta de libérer Rome de l’emprise des Barbares, lui-même ne put jamais s’affranchir totalement de la tutelle du patrice Ricimer, à qui il devait son trône. Quant aux quelques succès militaires qu’il remporta au début de son règne (contre les Wisigoths de Théodoric II, par exemple), il ne put les réaliser qu’en opposant à ces Barbares déjà amollis par leurs conquêtes, d’autres Barbares encore sauvages (Huns, Gépides, Burgondes…).

Après avoir donc refroidi les ardeurs des Wisigoths déjà maîtres du Sud de la Gaule et de l’Espagne, Majorien entreprit de construire une gigantesque flotte pour reconquérir l’Afrique (du Nord) occupée depuis vingt-cinq ans par les Vandales du roi Genséric.

Manque de bol ! des traîtres, sans doute à la solde d’un Ricimer jaloux des succès de Majorien, informèrent le roi vandale des projets de l’empereur romain. L’armada impériale, rassemblée à Carthagène en Espagne, fut anéantie par un raid dévastateur des forces navales ennemies.

Ricimer n’attendait que cela ! Il prit prétexte de cette défaite pour se débarrasser d’un empereur trop entreprenant et le contraignit à abdiquer. Cinq jours après, on annonçait le décès l’ancien empereur Majorien, mort, paraît-il, d’une fort opportune dysenterie (août 461).