Claude II le Gothique

Licinius

307 – 323
Licinius
(Caius Flavius Licinius Licinianus)

En 307, dans un ultime effort pour replâtrer une « Tétrarchie de Dioclétien » déjà bien malade, l’empereur Galère, successeur dudit Dioclétien en Orient, nomma directement Licinius au rang d’Auguste (= empereur principal), en remplacement de Sévère, assassiné par l’usurpateur Maxence.
Licinius, simple paysan originaire de Dacie (Roumanie actuelle) mais devenu excellent officier, fut chargé de gouverner la Pannonie et la Rhétie.

Malgré ce replâtrage, dès 312, la belle Tétrarchie s’était lamentablement disloquée. Trois Augustes (= empereurs principaux) se partageaient désormais le pouvoir : Maximin Daïa à Nicomédie (auj. Izmit en Turquie), Licinius à Sirmium (auj. Mitrovica en Serbie) et Constantin dans le reste de l’Occident. Ces souverains se jalousaient férocement. Chacun d’eux n’avait qu’une seule politique, qu’un seul objectif : éliminer ses deux concurrents et rester seul maître de l’Empire romain réunifié.

Pourtant, en 313, Licinius, qui contrôlait déjà les Balkans et qui rêvait de conquérir l’Orient gouverné ce Maximin Daïa, conclut à Milan un pacte d’alliance avec Constantin.
Maximin avait longtemps poursuivi la politique de répression envers les Chrétiens, très nombreux dans la partie orientale de l’Empire. Mais aussi bien lui que son nouvel allié avaient tout intérêt à rallier ces activistes à leur cause. Constantin et Licinius accordèrent donc aux Chrétiens la liberté de célébrer leur culte. On leur rendit également leurs églises et leurs terres.

Ce fut ce qu’on appela « l’Édit de Milan », même si, en fait, aucun « édit », de tolérance ou autre, ne fut signé à Milan en 313. Il s’agissait seulement d’une déclaration de principe faite par deux gouvernants païens (Constantin n’était encore ni baptisé ni converti), une arme de propagande, destinée à se procurer des intelligences en territoire ennemi. Il ne faut donc pas considérer ce fameux « Édit de Milan » comme l’expression du « Triomphe de la Croix » ou encore comme une preuve de la vérité de la Foi victorieuse des ténèbres du paganisme !

Après que Licinius eut battu et tué Maximin Daïa, lui-même et Constantin demeurèrent seuls maîtres de l’Empire, Licinius gouvernant l’Orient.

C’était encore un empereur de trop !

Les deux hommes se brouillèrent. Constantin attaqua son collègue, Vaincu près d’Andrinople, puis à Chrysopolis, Licinius périt étranglé sur l’ordre de son ancien ami et futur empereur chrétien. (324).