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Bonosus

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Bonosus

(Gallus Quintus Bonosus)

À part les renseignements que donne le très peu fiable auteur de l’Histoire Auguste, nous ne savons pas grand-chose de ce Bonosus (en Français Bonose) qui s’autoproclama empereur à l’époque de Probus.

Bonosus était, paraît-il, un fort bon soldat. Il avait servi sous Claude, combattant les Goths à ses côtés. C’est à cette occasion qu’il aurait épousé (espionnage, prise de guerre ou, plus romantiquement, coup de foudre pour une belle sauvageonne), une certaine Hunilla, fille d’un chef goth.

Fort satisfait des services de notre Bonosus, l’empereur Aurélien, successeur de Claude, lui confia le commandement de la flotte du Rhin. Un poste lourd de responsabilités que celui-là ! Mais, manque de bol, une nuit, les Germains surgirent de leurs marécages et incendièrent les beaux navires tout neufs de Bonosus. La fière flottille des Bouches du Rhin, celle qui était chargée d’assurer la sécurité maritime de la (Grande-)Bretagne, fut réduite en fumée et en cendres.

Pas fier, notre Bonosus. Et surtout, pas rassuré du tout ! L’empereur Probus, qui régnait à ce moment, n’était pas réputé particulièrement « coulant ». Il n’y avait pas une chance sur un million pour qu’il passe l’éponge sur la gaffe monumentale de son amiral d’eau douce de Bonose. Si celui-ci voulait sauver son cou, il n’avait d’autre solution que la fuite en avant : il réunit donc ses officiers et se fit proclamer empereur.

Mais Probus, outre qu’il n’était pas réputé pour son indulgence, n’était pas non plus homme à partager son trône.
Bien qu’il dédaignât de se déplacer en personne, sa réaction fut fulgurante : il ordonna aux commandants des places-fortes qui entouraient la région contrôlée tant bien que mal par Bonosus de marcher contre l’usurpateur et de lui ramener sa tête, morte ou vive.

Un grand sensible ce Bonosus ! Quand il apprit que ceux-là mêmes qui s’étaient ligués contre lui n’étaient autres que de vieux compagnons d’armes, il se suicida séance tenante. Il faut dire aussi que ses lignes étaient enfoncées et qu’il n’avait plus aucune chance d’échapper à son châtiment. Cependant, Probus épargna les vies de sa femme et de ses fils.

Le facétieux auteur de l’Histoire Auguste prétend aussi que notre Bonosus fut l’un des plus fameux buveurs de tous les temps. « Cet homme n’est pas né pour vivre, mais pour boire » aurait même dit l’empereur Aurélien à son endroit.
Cependant, poursuit l’inventif auteur de l’Histoire Auguste : « Quelle que fût la quantité de vin qu’il buvait, il était toujours calme, gardait tout son bon sens, et même (…), il se montrait alors plus prévoyant qu’à jeun. Ce qui était surprenant en lui, c’est qu’il urinait autant qu’il buvait, et que jamais il n’éprouva de douleurs à l’estomac, aux intestins ou à la vessie ».(Histoire Auguste, Quadrige des Tyrans, XIV).

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Ouais ! On boit, on reboit, on prétend garder le corps alerte et l’esprit clair comme de l’eau de roche… puis, de rincettes en coups de l’étrier, on laisse quelques pelés Barbares brûler l’armada dont on est responsable, et l’on fout toute sa vie en l’air !…